Toutefois, la résurgence de nouveaux variants, à commencer par le Delta et ensuite l’Omicron, dont la transmissibilité dépasse largement les souches précédentes, risque de compromettre, selon les économistes, ce retour à la normale tant espéré par de larges pans de l’économie hexagonale dans les mois à venir.
Face à cette crise sanitaire sans précédent, qui a mis à l’arrêt de nombreux secteurs économiques en France et ailleurs, le gouvernement a lancé en septembre 2020 un plan de relance exceptionnel doté de 100 milliards d'euros afin de redresser rapidement et durablement l'économie française.
Les fruits de ce plan de sauvegarde n’ont pas tardé à se concrétiser avec des taux de croissance de 0,9% au deuxième trimestre 2021, après une quasi stabilité le trimestre précédent (-0,1%) et une croissance de 3% au troisième trimestre.
Pour le quatrième trimestre, la Banque de France s’attend à un accroissement de 0,75% par rapport au trimestre précédent, grâce à la poursuite de la reprise dans l'ensemble des secteurs d'activité.
Pour l’ensemble de l’année, la banque centrale française prévoit désormais une croissance inédite de 6,7% en 2021, soit son taux le plus élevé en plus de 50 ans. Ce taux dépasse de peu les prévisions précédentes de la banque centrale française qui s’attendait à une croissance de 6,3%.
Les prévisions de la Banque de France s’approchent de celle de l'OCDE, qui avait estimé mi-novembre que la croissance de la France atteindrait 6,8% cette année. Dans ses projections, l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques avait toutefois tempéré assurant qu'elle ne pouvait pas encore prendre en compte le renforcement des incertitudes liées à l'arrivée en Europe du variant Omicron.
Si le plan de relance inédit lancé par le gouvernement français a montré son efficacité tout au long de l’année 2021, ses acquis risquent de se volatiliser dans le sillage d’une cinquième vague épidémique qui frappe de plein fouet le pays et l’apparition du nouveau variant "Omicron", dont la propagation de par le monde inquiète les gouvernements à plus d’un titre.
Dans ce contexte inquiétant de reprise épidémique, plusieurs pays notamment européens ont décidé le retour à des mesures drastiques pour freiner la propagation du virus en reconfinant les populations ou en restaurant le couvre-feu et les restrictions des déplacements, notamment à travers la fermeture de leurs frontières extérieures. La France a opté, quant à elle, pour un durcissement des mesures de lutte contre de l’épidémie afin d’éviter de mettre à l’arrêt son économie.
Pour sauver sa reprise économique, le gouvernement a décidé, dans ce sillage, de durcir les conditions d’entrée sur le sol français et de renforcer sa campagne de vaccination, en élargissant les franges ciblées notamment par les doses de rappel, tout en encourageant le recours au télétravail et en renforçant les contrôles du pass sanitaire, alors que les bilans quotidiens des nouveaux cas de Covid-19 ne cessent d’augmenter au même titre que les hospitalisations et les entrées en soins intensifs, faisant planer sur le pays le spectre d’un scénario comparable à celui intervenu lors de la première et deuxième vagues.
Dans ce contexte préoccupant et cette nouvelle vague qualifiée de “fulgurante” par l'exécutif, les opérateurs économiques redoutent le pire avec une probable mise sous cloche du pays, un scénario écarté pour le moment par le gouvernement, mais qui demeure le dernier recours dans la “guerre” que mène la France depuis 2019 contre cet “ennemi invisible”.