Le média argentin rappelle que le polisario « est une organisation séparatiste qui pratique le terrorisme sous l'égide de l'Algérie » et l’appartenance d'Abou Walid al Sahraoui à ses rangs est une nouvelle preuve de « l’implication fréquente de ses membres dans des actions terroristes ».
« Abou Walid Al Sahraoui, émir de l'État islamique du Grand Sahara, est un cas emblématique de cette implication des cadres du polisario et de la dangerosité des camps de Tindouf dans le sud algérien », souligne l’agence de presse.
« Il n'est pas surprenant, poursuit l’agence, de voir que de nombreux jeunes désespérés de ces camps finissent par rejoindre la dangereuse exploitation minière illégale, la contrebande ou se radicaliser en rejoignant les groupes djihadistes qui opèrent dans la région ».
Alternative Presse Agency fait un long rappel du parcours d'Abou Walid Al Sahraoui, né le 16 février 1973 à Laâyoune, et qui a reçu une formation militaire dispensée par des instructeurs algériens à Tindouf, avant de rejoindre l'Université Frère Mentouri de Constantine en Algérie où il a obtenu en 1997 une licence en Sciences sociales.
« De retour à Tindouf, en raison de sa connaissance des langues : français, espagnol et arabe, il a été affecté aux services de protocole du polisario en charge des visiteurs étrangers qui venaient dans les camps ».
Plus tard, ce terroriste en devenir se radicalise en Mauritanie. Ses premiers faits d’armes dans le terrorisme international a été l'enlèvement en 2011 de trois coopérants espagnols et italien, qui ont été capturés dans le camp de Rabouni, où siège le polisario.
Ces travailleurs humanitaires ont été libérés contre une rançon négociée par le polisario lui-même, et dont les accointances avec le djihadisme étaient devenus évidentes.
Peu de temps après, Abou Walid Al Sahraoui est devenu l'un des fondateurs du Mouvement pour l'unité et le djihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) où il dirigea le Conseil de la choura et faisait office de porte-parole du mouvement.
En 2013, le MUJAO fusionne avec l'organisation Al Moulathamoun, dirigée par le jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, et adhèrent tous les deux à Al-Qaïda au Maghreb islamique -AQMI-, la franchise régionale d'Al-Qaïda.
En 2015, Adnan Abou Walid Al Sahraoui annonça son allégeance à Abou Bakr Al Baghdadi et à DAESH et, un an plus tard, il créa sa propre organisation djihadiste : l'État islamique dans le Grand Sahara (EIGS), franchise régionale de DAESH au Sahel, qui mena plusieurs attaques au Mali, au Burkina Faso et au Niger, dont une embuscade meurtrière contre une patrouille américano-nigérienne.
Après cette attaque, le gouvernement des États-Unis a mis sa tête à pris pour cinq millions de dollars pour toute information qui permettrait sa capture ou sa mort.
Au total, la moitié des 5000 meurtres perpétrés par le terrorisme djihadiste dans la région, est attribuée à Abou Walid al Sahraoui et ses hommes. Depuis 2012, un million et demi de personnes ont quitté cette vaste zone à la triple frontière entre le Mali, Le Niger et le Burkina.
La terreur semée par ce membre du polisario disparu n’est pas exceptionnelle de la part de ce mouvement séparatiste, parce que l’assassinat récent de deux chauffeurs marocains au Mali fait planer de sérieux soupçons sur l’implication de membres du polisario dans cette action terroriste. Ce mouvement est le seul qui a intérêt à perturber le trafic routier entre le Maroc et les pays africains, souligne Alternative Presse Agency
« Formés et équipés par l'Algérie, les terroristes du polisario sont capables de mener des actions comme celle-ci, et qui ne restera sûrement pas impunie lorsqu'on déterminera qui était responsable de ces assassinats» ignobles, conclut le média argentin.