Dans les centres de formation de la Marine royale et au sein des bases navales, l’œil ne peut pas rater les silhouettes élancées de jeunes femmes en bleu ayant réussi à tordre le cou aux stéréotypes et qui semblent profiter des vents de changement qui ont soufflé sur toute la société.
Enthousiastes, déterminées et fières, de jeunes femmes officiers attitrées et d’autres en cours ne sont plus un sujet de curiosité à la base navale de la Marine royale à Casablanca, qui a appris à mieux les connaître et à les adopter depuis que la décision a été prise de les intégrer en nombre aux rangs des protecteurs des côtes nationales.
Au poste de pilotage du centre opérationnel de la Frégate multi-missions (FREMM) Mohammed VI, Nihad Filali Baba, ingénieure militaire, et ses coéquipiers étaient focalisés sur leur objectif: Devant leurs écrans et radars, ils devaient sécuriser l'opération de surveillance de la navigation et maîtriser le calcul nautique via des logiciels et cartes numériques.
De temps à autre, elle envoie des signaux de capteur en direct pour configurer le système de communication via radar et détecter des calculs sophistiqués de la navigation maritime.
"La formation qualitative et rigoureuse dont j'ai bénéficié à l'Ecole Royale Navale (ERN) de Casablanca, m'a permis d'acquérir les connaissances et les techniques nécessaires pour accomplir les missions techniques et opérationnelles à bord des navires militaires", a dit le lieutenant Nihad.
Les officiers féminins lauréates de l'ERN exécutent, aux côtés de leurs collègues masculins, les différentes taches attribuées à bord des unités navales combattantes, a-t-elle fait savoir dans une déclaration à la MAP, au cours d’une tournée à bord de la magnifique frégate Mohammed VI.
Les femmes ont fait preuve d’une intéressante capacité d'adaptation avec le domaine maritime, notamment en matière de la garde côtière, de surveillance de la navigation, de secours, outre la participation aux manœuvres navales.
Nihad et ses camarades ont reçu une formation scientifique, technique et professionnelle de haute teneur à l'ERN durant une période de quatre ans et ce, après l'ouverture des portes de l'Ecole au recrutement des premiers officiers féminins en 2014.
A l’intérieur des ateliers de formation de la base navale, de jeunes femmes, arborant fièrement leur sublime uniforme bleu étaient concentrées sur des cours pratiques pour produire des pièces mécaniques via des machines numériques dédiées aux unités combattantes.
Nezha Boudali, élève-officier de la 3ème année, suit avec une grande concentration et beaucoup d’intérêt les cours au Centre des systèmes d'information et de communication des chantiers de la flotte du Centre, dans l'objectif de mettre à l'épreuve les connaissances théoriques dans le domaine des télécommunications.
De son côté, le sergent Meriam Hamra, technicien spécialisé chargé de la maintenance des machines de propulsion des unités combattantes, procédait entre autres à l'installation de groupes électrogènes à une des patrouilles en haute-mer.
D’un atelier à un autre et d’une salle de cours et à une autre, c’est la même impression qui se dégage à chaque fois. Les élèves officiers et sous-officiers de sexe féminin se sont appropriées les lieux et affichent une implacable motivation d’assimiler tout ce qu’on leur apprend et de développer leurs connaissances pour être à la hauteur des responsabilités qui les attend.
La tournée sur la frégate Mohammed VI a coïncidé avec une manœuvre conduite à la perfection par une femme officier. Depuis le centre opérationnel du bâtiment, elle a supervisé l’atterrissage sur la plateforme dédiée d’un hélicoptère de la Marine royale, qui était en patrouille dans le large.
A coup sûr, il est révolu le temps où les femmes étaient limitées à des fonctions de bureau (administratif, médical et social) dans les rangs de la Marine royale. L’empreinte féminine touche, actuellement, à toutes les capacités technico-opérationnelles à bord des unités combattantes.