La pandémie et ses retombées, qui n’épargnent aucun pays depuis le début de l’année, ont entrainé le monde dans une crise inégalée depuis la création de l’ONU en 1945. Une situation qui n’est pas sans rappeler un monde terrassé par les horreurs de plusieurs années de combats au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
"En cette année du 75è anniversaire, nous sommes confrontés à notre propre moment de 1945. Nous devons être à la hauteur du moment. Nous devons faire preuve de solidarité et d’unité comme jamais auparavant pour surmonter l’urgence d’aujourd’hui, remettre le monde en mouvement, travailler et prospérer à nouveau, et défendre la vision de la Charte" de l’ONU, avait lancé Antonio Guterres, le Secrétaire général de cette organisation internationale qui a accueilli en septembre dernier la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale, de manière virtuelle pour la première fois de son histoire.
Ce plaidoyer du chef des Nations-Unies a, en effet, résonné comme un appel urgent aux Etats membres, notamment les grandes puissances, pour embrasser à nouveau le multilatéralisme et la coopération internationale afin de venir à bout de la pandémie et de la crise socio-économique mondiale qu’elle a provoquée.
Le message semble avoir fait mouche. La plupart des chefs d’Etat et de gouvernement ayant pris part à ce conclave mondial virtuel, notamment les leaders des grandes puissances, ont insisté dans leurs discours sur la coopération et la solidarité entre nations pour venir à bout de la crise du Covid-19 et persévérer sur la voie de la réalisation de l’Agenda du développement durable à l’horizon 2030.
Antonio Guterres avait aussi plaidé pour un multilatéralisme plus fort et plus efficace, "un multilatéralisme de réseau" impliquant le système des Nations-Unies, les institutions financières internationales et les organisations régionales.
Pour le chef de l’ONU, un "multilatéralisme inclusif" reste aussi nécessaire, avec l’implication effective de la société civile, des villes, des entreprises, et des jeunes.
Pour marquer ses trois quarts de siècle d’existence, l’ONU avait lancé au début de l’année une "conversation mondiale", sous forme de sondage, qui a touché plus d’un million de personnes à travers le monde, avec une attention particulière sur l’opinion des jeunes.
Les conclusions de ce sondage montrent que pour les habitants de la planète, la coopération internationale reste fondamentale pour faire face aux défis actuels. Ainsi, pour les milliers de personnes sondées, la Covid-19 a fait de la solidarité mondiale une nécessité impérieuse, et le monde a besoin de couvertures médicales universelles et de services de base pour tous.
Les populations s’inquiètent aussi de la crise climatique, de la pauvreté, des inégalités, de la corruption et du racisme systémique ainsi que de la discrimination basée sur le genre, selon l’enquête onusienne.
Autant de problématiques et de préoccupations qui sont inscrites au cœur de l’action du système des Nations-Unies et, qui, de ce fait, rendent son travail et ses initiatives encore plus pertinents, indique-t-on auprès de l'organisation à New York.
Ainsi, à l’occasion d’une cérémonie en septembre dernier pour marquer l’année du 75è anniversaire des Nations-Unies, l’Assemblée générale avait adopté une déclaration exprimant l’engagement des Etats membres à revigorer le multilatéralisme et reconnaissant "la légitimité, la puissance de rassemblement et le pouvoir normatif" singuliers de cette organisation mondiale.
"Il n’en existe pas d’autre (organisation) qui puisse donner à autant de personnes l’espoir d’un monde meilleur et faire que l’avenir que nous voulons se réalise. Il a rarement été aussi vital que tous les pays se rassemblent pour tenir la promesse des Nations-Unies", lit-on dans le texte de cette déclaration.
Les 193 Etats membres des Nations-Unies reconnaissent aussi que les difficultés auxquelles le monde est confronté "sont toutes liées les unes aux autres et ce n’est que dans le cadre d’un multilatéralisme revitalisé que nous parviendrons à les surmonter".
Les Etats membres affirment ainsi adhérer à une série d’engagements en vertu de cette déclaration, notamment pour ne laisser personne de côté, protéger la planète, promouvoir la paix et prévenir les conflits, respecter le droit international et faire régner la justice, attribuer une place centrale aux femmes et aux filles, améliorer la coopération numérique et moderniser l’organisation des Nations-Unies.