"Les pays du Sud sont tellement dépendants des pays du Nord qu’ils se suffisent d’un régime de compensation qui veut qu'ils reçoivent certains avantages en contrepartie d'un libre accès à leurs territoires pour les ressortissants des pays nantis", souligne M. Bassou dans un article publié par le PCNS sous le titre: "Covid-19 et circulation transfrontière, les citoyens du Sud doivent s’attendre au pire".
L'analyste ajoute que ces pays dépendent du tourisme comme source de revenus et ne peuvent, donc, prendre aucune mesure de restriction face à leurs clients du Nord.
A cet égard, les pays du Sud se verraient, surtout durant les premiers mois de la reprise après la Coronavirus, imposer plus de restrictions aux ressortissants du Sud pour leurs voyages dans le Nord, (visas, certificats et attestations de vaccination, visites médicales, analyses récentes), observe-t-il.
M. Bassou relève que "la circulation des personnes, fonction par excellence des frontières, a été le premier domaine révisé par quasiment l'ensemble des États du monde, dès que la menace du Covid-19 s’est précisée à la mi-février 2020".
"La pandémie avait conforté la mondialisation dans son action la plus critiquée – surtout par les pays du Sud - celle qui consiste à encourager au maximum la circulation des biens en restreignant au maximum la circulation des personnes, principalement du Sud vers le Nord", a-t-il expliqué, ajoutant que le Covid-19 a cependant nivelé la question, en interdisant la circulation des personnes dans les deux sens.
Tout en se demandant si l'on assistait pas à une sorte de "différenciation" par les pays du Nord vis-à-vis des pays du Sud, en accordant plus de facilités à ceux ayant maîtrisé la gestion du fléau", l'analyste prédit que la pandémie nous laisserait "avec un Sud du Sud constitué de pays qui n’auront pas été assez résilients pour reprendre leur fonctionnement normal au même niveau d’avant Corona".
Cette catégorie, prévient-il, subirait une double peine, "celle infligée par la pandémie et celle que lui coûtera le boycott des investisseurs et des touristes du Nord".