«Je me réjouis, grâce à la qualité de nos relations tant avec mon homologue le ministre des Affaires étrangères marocain que l’ambassadeur marocain ici en poste à Bruxelles, que malgré les restrictions de voyage qui s’appliquent pour la plupart des pays du monde, on va pouvoir organiser le retour de nos nationaux qu’ils soient uniquement belges ou qu’ils aient les deux nationalités», a affirmé le chef de la diplomatie belge dans une interview accordée à la MAP.
Le ministre belge a tenu à cette occasion à saluer les relations privilégiées qui lient les deux Royaumes, soulignant le contexte particulier dans lequel évoluent aujourd’hui les relations internationales en raison de la pandémie du coronavirus.
"Je veux d’abord souligner l’excellente qualité des relations entre la Belgique et le Maroc. C’est un élément que je souhaite mettre en avant premièrement. Deuxième élément c’est que cette crise est marquée par beaucoup d’événements et nous sommes confrontés dans nos pays respectifs à la difficulté de gérer le coronavirus. C’est donc une crise qui revêt un caractère international", a dit M. Goffin.
Il a indiqué que «le premier élément qui atteste de la bonne qualité des relations entre nos deux pays, c’est qu’on se rappelle que le Maroc avait annoncé la fermeture de son espace aérien et que grâce au dialogue entre nos deux pays on a pu prolonger l’accès à l’espace aérien du Royaume pour pouvoir organiser des rapatriements».
Le ministre belge a rappelé dans ce contexte que 7 vols de rapatriement depuis Marrakech et Agadir ont été organisés, alors que les autorités marocaines avaient annoncé la fermeture de l’espace aérien et en même temps dans le nord du Maroc 18 autres vols ont été opérés simultanément pour faciliter le retour en Belgique.
M. Goffin a également fait part d’une deuxième étape "qui a été assez commune à tous les pays du monde, à savoir la fermeture des espaces aériens et des aéroports, sauf pour le transport des marchandises et puis l’interdiction des voyages à l’étranger que beaucoup de pays ont décidé".
Le ministre belge a précisé qu’il y a aujourd’hui une troisième étape qui a permis, grâce à la bonne coopération avec le Maroc, de trouver une solution pour pouvoir organiser de nouveaux rapatriements.
«Tous ces éléments qui remontent à une histoire très récente attestent de la qualité de ce dialogue permanent entre la Belgique et le Maroc», a-t-il souligné.
M. Goffin a expliqué que ce rapatriement sera organisé selon des critères faisant prévaloir «des raisons humanitaires et sociales». «On va pouvoir, avec l’aide des autorités marocaines, rapatrier les personnes selon des critères bien précis (maladie nécessitant une prise en charge en Belgique, risque de perte d’un emploi, faillite d’une entreprise etc...), a-t-il précisé, notant que «ces critères peuvent être mis en avant grâce au dialogue constructif et positif avec nos amis marocains».
Le ministre belge a indiqué que les autorités belges travaillent actuellement sur «une liste des personnes à rapatrier qui sera soumise dans les tout prochains jours aux autorités marocaines».
Au sujet des modalités opérationnelles de ce retour, M. Goffin a expliqué qu’il y a "plusieurs éléments à prendre en considération dans cette opération. Le premier c’est qu’il fallait donner un délai raisonnable pour permettre à ceux qui souhaitaient revenir de pourvoir exprimer leur souhait et de pouvoir aussi fournir les attestations requises pour bénéficier du retour. Cette opération a pris une semaine".
Il a affirmé que les services de l’ambassade belge à Rabat ont reçu beaucoup de demandes, notant que la liste des personnes qui répondent aux critères pour être rapatriées est en cours de finalisation par les autorités belges et sera transmise aux autorités marocaines au milieu de cette semaine.
C'est la Belgique qui affrétera les vols pour cette opération, a-t-il relevé, ajoutant que "nos amis marocains vont veiller à ce moment là à rouvrir leur espace aérien pour le transport des personnes et on verra aussi la localisation actuelle des demandeurs pour organiser le retour via les aéroports qui seront ouverts à cette occasion".
Le retour des binationaux en Belgique avait suscité un large débat au niveau du Parlement fédéral et dans les médias.
Les autorités belges avaient été critiquées pour avoir fait "un distinguo" entre les binationaux et les belges dits de souche.
A ce sujet, le chef de la diplomatie belge explique à la MAP qu’il s’inscrit en faux par rapport à ces accusations.
«J’ai eu l’occasion de répondre à cette question en commission des Affaires étrangères au Parlement fédéral. Evidemment, je me suis totalement inscrit en faux par rapport à cette expression là. Donc là-dessus, il n’y a évidemment pas d'ambiguïté. Par rapport à cette situation nous n’avons évidemment fait aucune distinction entre les binationaux et les nationaux», a-t-il dit.