En plus de l’adhésion et la ratification des instruments internationaux en matière des droits de l’Homme, le Royaume s’est inscrit dans une logique d'égalité entre les femmes et les hommes, sanctifiée par l'article 19 de la Constitution et des dispositions des articles 31 et 92 pour une autonomisation économique, politique et sociale des femmes marocaines.
Le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à l'occasion du 66ème anniversaire de la révolution du Roi et du Peuple, a été porteur d'un message clair et sans équivoque, pour une exploitation plus égalitaire des terres agricoles et l'adoption d’un modèle de développement "plus juste" et "plus équilibré" .
C’est ainsi que la Chambre des conseillers a adopté, en août 2019 et à l’unanimité, les trois projets de lois relatifs aux communautés soulaliyate. Ce bond législatif a été suivi par l’élection de la première femme dans l'histoire des communautés soulaliyate au Maroc, Rabia Assoul Bent Abd Essalam Ben Bouslam, désormais "naiba" (représentante) de la communauté soulaliyate.
Pour la présidente du bureau de Rabat de l’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM), Amina Lotfi, le Maroc a enregistré des avancées à partir des années 2000, notamment par la réforme du Code de la Famille, du Code de la nationalité et certaines "retouches" du Code pénal, en plus du lancement de plusieurs stratégies nationales notamment celle de lutte contre la violence à l'égard des femmes et l’institutionnalisation de l’égalité des sexes dans la fonction publique.
La Constitution de 2011 a été un tournant décisif pour l’ancrage des droits de l'Homme et de l'égalité entre les citoyens, venue consolider ces avancées, puisque dorénavant le Royaume jouit d’un cadre législatif de référence permettant une réforme de toutes les lois, a-elle souligné.
Toutefois, neuf ans après la mise en œuvre de la Constitution, du chemin reste à faire en matière d'"égalité effective", relève Mme Lotfi, soulignant dans ce sens que malgré le vote de la Loi 79.14 portant création de l’Autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination (APALD), "cette dernière n’est toujours pas opérationnelle”.
Évoquant l’engagement du Royaume dans les Objectifs de Développement durable (ODD), la militante associative a plaidé pour une réforme profonde des lois, dans le cadre d'une "vision globale" et par l’adoption d’une philosophie non-discriminatoire.
Pour Mme Lotfi, l’atteinte de ces ODD ne peut se réaliser qu'à travers des politiques publiques et des stratégies globales pour la promotion de l’égalité déclinées dans des programmes sectoriels, la mise en place d’un système d’information avec des indicateurs spécifiques au genre et élaborer des politiques qui répondent aux besoins des femmes et enfin, la promotion de la culture de l’égalité avec une politique publique inclusive comprise dans le cadre d’une stratégie globale, continue et adaptée aux différentes cibles et populations.
A l'instar de la communauté internationale, le Maroc célèbre le 8 Mars, la journée internationale des femmes, sous le thème "Je suis de la Génération Égalité : Levez-vous pour les droits des femmes" , qui coïncide avec la nouvelle campagne pluri-générationnelle d’ONU Femmes, Génération Égalité, marquant le 25e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing.
Pour l'ONU Femmes, l'année 2020 constitue une occasion inespérée de susciter une action d’envergure mondiale pour parvenir à l’égalité des sexes et au respect des droits fondamentaux pour toutes les femmes et les filles.