Ce cinéaste français, qui était l'invité de la section "in Conversation with…" dans le cadre de la 20ème édition du Festival international du film de Marrakech, a confié à l'assistance composée d'étudiants en cinéma, de cinéphiles et des professionnels de l'industrie cinématographique, avoir commencé son parcours artistique dans la musique classique.
Ce cinéaste a aussi expliqué avoir nourri le rêve de devenir Chef d’orchestre quand il était adolescent, avant de basculer dans le rock et la pop.
Ayant "peur de s'ennuyer", Bertrand Bonello a commencé à s’intéresser au cinéma dès l'âge de 23-24 ans et s’engage dans son apprentissage en vrai autodidacte, par le visionnage de films et la lecture d’entretiens donnés par des professionnels du 7ème art.
Petit à petit, ce réalisateur a estimé avoir développer une vraie "rigueur artistique" qui se caractérise par sa manière unique de raconter l’histoire, préconisant l’écriture du film plutôt que celle du scénario.
Affirmant que le film doit "pouvoir tenir sur une page", cet innovateur et visionnaire a aussi expliqué que l'œuvre cinématographique devait comporter, dès son écriture, la musique, le visuel et les autres éléments essentiels à la formation d’un projet cinématographique.
Revenant sur le biopic "Saint-Laurent", Bertrand Bonello a indiqué avoir voulu montrer dans ce film ce que la célébrité a coûté à Yves Saint-Laurent, le tout sur un fond quasi-documentaire, caractérisant le passage de l’artisanat à l’industrie (passage des années 1970 à 1980).
Lors de cette rencontre, ce cinéaste a apporté un éclairage considérable sur les détails des tournages qu’il a effectués, le casting de certains d’entre eux et la manière avec laquelle il voyait le processus créatif.
A travers les extraits des films "Saint-Laurent", "Nocturama", "Zombi Child" et "La bête", les étudiants en cinéma et les cinéphiles ont eu l’occasion de découvrir un réalisateur qui ne néglige aucun détail dans sa manière de donner vie à ses personnages sans faire disparaître la personnalité des acteurs, de meubler ses scènes avec un décor expressif et de jouer avec le temps et la géographie.
Bertrand Bonello est né en 1968. Son premier long métrage, "Quelque chose d’organique" (1998), est présenté au Festival de Berlin (Panorama).
Ses films suivants ont tous été sélectionnés à Cannes : "Tiresia" (2003) en compétition officielle, "De la guerre" (2008) à la Quinzaine des Réalisateurs, "L’Apollonide : souvenirs de la maison close" (2011) en compétition officielle (huit nominations aux César) et "Saint Laurent" (2014), également en Compétition Officielle, (représentant la France aux Oscars et dix nominations aux César).
Après Nocturama (2016), Zombi Child est sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs (2019) et Coma (2022) en compétition à la Berlinale où il a reçu le Prix FIPRESCI. Son dernier film, "La Bête" (2023), était en compétition officielle à la Mostra de Venise.
En plus du réalisateur et scénariste français Bertrand Bonello, la section "Conversation avec..." de la 20ème édition du Festival international du film de Marrakech accueille de grands noms de la scène cinématographique mondiale, notamment l'acteur et réalisateur australien Simon Baker, le cinéaste indien Anurag Kashyap, le réalisateur marocain Faouzi Bensaïdi, l'acteur américain Willem Dafoe, la scénariste et réalisatrice japonaise Naomi Kawase, l'acteur danois Mads Mikkelsen, l'acteur et réalisateur américano-danois Viggo Mortensen, l'actrice écossaise Tilda Swinton, le réalisateur et scénariste russe Andrey Zvyagintsev, ainsi que l'acteur, réalisateur et scénariste américain Matt Dillon.