Organisé par Cités et Gouvernements Locaux Unis d'Afrique (CGLU- Afrique) à travers son Académie Africaine des Collectivités Territoriales (ALGA), en partenariat avec le Département des Affaires Economiques et Sociales des Nations Unies, la Direction Générale des Collectivités Territoriales (DGCT) relevant du Ministère de l'Intérieur, le Conseil de la Région Marrakech-Safi, l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, l'Association des Régions du Maroc (ARM), l’Association Marocaine des Présidents des Conseils des Préfectures et des Provinces (AMPCPP) et l'Association Marocaine des Présidents des Conseils Communaux (AMPCC), ce Forum s'insère dans le cadre de la contribution de CGLU- Afrique à la décennie de l'Action des Nations Unies.
Tenu en format hybride (présentiel et en ligne), cet événement qui se poursuit jusqu’au 11 décembre courant, connait la participation de représentants des Etats et des gouvernements nationaux, des organisations internationales, des collectivités territoriales, des associations nationales des collectivités territoriales, des élus locaux, des managers territoriaux africains, des instituts d’ancrages d’ALGA de CGLU-Afrique et ses partenaires, des universités et établissements de formation, des partenaires au développement et des bailleurs de fonds, des acteurs de la société civile, des représentants du secteur privé, ainsi que des étudiants et des jeunes.
Le forum sert ainsi d'occasion pour s'informer et échanger sur la dynamique de la transformation digitale et intelligente au niveau des collectivités territoriales africaines, notamment à l'ère de la pandémie de la Covid-19 et au-delà, en mettant l'accent sur les engagements pris aux niveaux mondial et africain, les progrès réalisés, les défis et obstacles, les innovations et les pratiques d'excellence au niveau des collectivités territoriales et des autres acteurs et parties prenantes engagés et impliqués dans la dynamique de la transformation digitale et intelligente.
Plusieurs intervenants à l'ouverture de ce conclave ont été unanimes à souligner que "les pays et les villes insistent, désormais, dans leur vision stratégique sur la e-gouvernance, la numérisation, le développement des villes intelligentes, faisant de ce choix une orientation stratégique pour garantir la dynamique du développement durable aux niveaux local et territorial et ce, dans le cadre de la mise en œuvre des agendas mondiaux 2030 et de l'agenda Africain 2063".
Et de poursuivre que la pandémie de la Covid-19 en 2020 a été un facteur multiplicateur de force de ces tendances, introduisant le travail à distance dans les institutions publiques dans tous les niveaux de gouvernance, la prestation de services numériques, les équipes de service virtuelles et même de nouveaux portefeuilles de services complètement numériques, notant qu'en dépit de l'existence d'importantes initiatives africaines, parfois primées par les institutions régionales ou internationales, la transformation digitale n'est pas encore un chantier prioritaire pour la décentralisation, pour la gouvernance locale et pour le développement local et territorial.
Dans une allocution lue en son nom à l'ouverture de ce forum, Mme Christine Mba Ndutume, Présidente de CGLU- Afrique et Maire de Libreville (Gabon), a exprimé la profonde gratitude de la communauté des élus locaux africains, à Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour la Haute Sollicitude dont, le Souverain ne cesse d'entourer cette organisation panafricaine, ainsi qu’au gouvernement du Maroc, qui n’a jamais cessé de soutenir cette organisation depuis l’installation de son siège à Rabat en 2008.
"La transformation digitale est une exigence qui s’impose à tous en Afrique, à commencer par les collectivités territoriales car, tout retard pris sur ce plan signerait le décrochage durable de notre Continent par rapport à l’entrée dans l’ère de la révolution numérique qui apparait comme irréversible et que la pandémie de la Covid-19 a contribué à accélérer", a-t-elle soutenu.
La Présidente de CGLU- Afrique a, par ailleurs, émis le vœu que les réflexions et échanges dans le cadre de ce forum permettraient d’outiller les collectivités territoriales pour qu’elles soient en mesure de définir une Feuille de route sur leur stratégie et leur trajectoire de transformation digitale.
De son côté, le Secrétaire Général de CGLU- Afrique, M. Jean Pierre Elong Mbassi, a souligné la nécessité de repenser le développement local à partir des possibilités offertes par le numérique.
Dans ce cadre, M. Mbassi a estimé indispensable de réunir les conditions nécessaires pour réussir cette transformation digitale en Afrique, notamment la généralisation de l’électricité, la réalisation d’infrastructures de télécommunications mais surtout, le renforcement des capacités des ressources humaines des collectivités territoriales.
"L’Afrique est appelée à traiter en urgence le problème du capital humain dans les collectivités territoriales, car pour réussir la transformation digitale, les Etats africains doivent renforcer les capacités des ressources humaines affectées à ces instances", a-t-il dit.
Par la même occasion, il a mis en relief l’orientation du Maroc consistant à promouvoir la régionalisation avancée comme une solution au développement durable humain, ainsi que la stratégie de la digitalisation de l’ensemble des services des collectivités territoriales, relevant que le Royaume peut inspirer les autres pays africains afin d’accélérer cette transformation digitale, mais à condition de faire montre d'une parfaite maitrise des situations concrètes inhérentes à ces pays et d’adapter ces solutions technologiques aux spécificités du Continent.
Le représentant de la Direction des institutions publiques et de la gouvernance numérique (DPIDG) au Département des affaires économiques et sociales de l’ONU (UN-DESA), Dr. John Mary Kauzya, a abordé le rôle des collectivités territoriales dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 et les Objectifs de développement durable (ODD), déplorant le fait que les collectivités territoriales en Afrique ne sont pas suffisamment outillées pour accélérer la mise en œuvre des ODD.
Et de relever que l’Afrique est appelée plus que jamais à accélérer la transformation digitale au niveau local pour booster la mise en œuvre des ODD.
Le président honoraire de Cités et Gouvernements Locaux Unis d'Afrique (CGLU) et président de l’Association Marocaine des Présidents des Conseils Communaux (AMPCC), M. Mohamed Boudra, a mis l’accent, quant à lui, sur la nécessité du renforcement des capacités des ressources humaines pour réussir la transformation digitale dans les collectivités territoriales en Afrique.
Il a fait savoir, dans ce sens, que la digitalisation est un pas nécessaire pour permettre aux collectivités territoriales, de contribuer au développement local et d’améliorer la qualité des prestations de services offertes aux citoyens.
La vice-présidente du Conseil de la région Marrakech, Mme Zoubida Rouijel, a pour sa part, indiqué que les plateformes numériques permettent aux cités et gouvernements locaux de renforcer les capacités et l’efficacité des services de base, de lutter contre la corruption et d'améliorer la participation citoyenne.
Les cités et gouvernements locaux en Afrique sont appelés à adhérer à cette transformation digitale qui est de nature à hisser leurs performances notamment, dans les domaines de la "Smart Energies", "Smart living", "Smart health", "Smart Learning", "Smart building", "Smart Economy", "Smart mobility" et "Smart people", a-t-elle ajouté, appelant à construire un marché numérique unique en Afrique à l’horizon 2030, à investir dans les infrastructures et services numériques et à mettre en œuvre les conventions de l’Union Africaine relatives à la cybersécurité.
Dans une allocution lue en son nom, le président de l’Association Marocaine des Présidents des Conseils Préfectoraux et Provinciaux (AMPCPP), M. Saad Benmbarek, a mis l’accent, quant à lui, sur le rôle primordial de l’administration numérique dans le développement en tant qu’outil de gestion des services et des documents mais aussi, la création de la richesse et l’enclenchement d’une dynamique économique, la contribution à la dynamisation des investissements et la création des postes d’emploi, ainsi que dans la généralisation des services sociaux de base.
Dans ce cadre, il a reconnu que la transformation digitale reste l’un des grands chantiers qui bénéficie d’un intérêt particulier de la part du gouvernement notamment, durant la pandémie où, l’importance du digital s’est confirmée dans des domaines, tels que l’éducation, la santé et les services à distance.
Le président de l’UCA, My Lhassan Hbid a, pour sa part, mis l'accent sur l’importance de l’interconnexion entre pays africains et le rôle déterminant que le numérique joue dans ces relations, soulignant que les établissements d'enseignement supérieur au Maroc ont un grand rôle à jouer dans les relations sud-sud dont la consolidation demeure tributaire de l’échange d’informations scientifiques. L'objectif étant de renforcer la recherche scientifique dans les pays africains et de promouvoir la contribution des technologies de l’information et de la communication, au développement.
Il a fait remarquer que la digitalisation offre des outils, à même de permettre de dispenser les enseignements et de maintenir nos recherches et de renforcer les liens sud-sud à travers une internationalisation dématérialisée, notant que la régionalisation avancée au Maroc a permis aux territoires de s’affirmer comme des acteurs du développement socio-économique capables de concevoir et de mettre en œuvre des stratégies de développement adaptées à leurs spécificités.
Par la suite, des partenaires du FAMI ont fait part de leur conviction que la transformation digitale est inévitable en Afrique pour réduire le gap avec les pays avancés, soulignant la nécessité d'appliquer les nouvelles technologies de façon adéquate et adaptée aux spécificités du continent africain.
L'assistance a été ensuite conviée à suivre une présentation par vidéo axée sur les missions de l’Académie E-Learning de CGLU-Afrique.
Le FAMI dans sa 5è édition offre l'opportunité aux participants d'apporter une contribution efficace sur cette thématique, avec l'objectif de poser les jalons et les axes prioritaires pour une Feuille de Route sur la transformation digitale et intelligente de l'Afrique Locale.
CGLU- Afrique est une organisation panafricaine composée de 54 Associations Nationales des Collectivités Territoriales des 5 régions d'Afrique (Centre, Est, Nord, Australe et Ouest).
Basée à Rabat, CGLU- Afrique bénéficie d'un Statut Diplomatique en tant qu'Organisation Internationale Panafricaine. CGLU Afrique est aussi la Section Régionale pour l'Afrique de l'Organisation Mondiale des Gouvernements Locaux (CGLU).