Les standards et clichés de beauté se sont de plus en plus intensifiés à cause des réseaux sociaux. Aujourd’hui, dans chaque story et photo d'influenceuses, on retrouve des visages à la peau de bébé avec des lèvres charnues, un nez droit, les pommettes rehaussées et des silhouettes à la Kim Kardashian, à tel point que plusieurs femmes n’hésitent pas à passer sous le bistouri pour ressembler à leurs selfies retouchés.
En effet, plusieurs experts ont tiré la sonnette d’alarme au sujet des filtres sur les réseaux sociaux car ils estiment qu’ils sont en train de "modifier la perception de la beauté dans le monde entier".
D’ailleurs, plusieurs chercheurs de l'Université de Boston vont jusqu’à assimiler ce phénomène appelé "dysmorphie Snapchat", à un trouble psychologique dans un article publié dans la revue médicale JAMA Facial Plastic Surgery.
En somme, avec ces facteurs multiples, la femme se retrouve dans un tourbillon de standards et de critères, où le parfait devient un tunnel sans fond qui aspire tout sur son passage.
Aujourd’hui, partout dans le monde et particulièrement au Maroc, de plus en plus de femmes se tournent vers la chirurgie esthétique comme peut le démontrer un récent reportage très controversé de la chaîne française TF1 diffusée le 7 février, où des jeunes femmes n’hésitent pas à s’endetter même pour ressembler à l’image que les réseaux sociaux ont dépeinte sur l’idéal féminin.
Néanmoins, plusieurs femmes prônent le naturel et essaient tant bien que mal de faire tomber ces clichés résultant de la misogynie dans laquelle vit la femme marocaine, comme par exemple Hasna, 45 ans, qui déclare sur un groupe en ligne que "c'est honteux de décrire la femme marocaine comme une femme refaite et qui veut être soi-disant séduisante pour attirer la gent masculine … on cherche toujours malheureusement à nous stigmatiser alors que la femme, marocaine en particulier, a accompli plein de choses dans sa vie, et est plus qu’un simple corps qu’on cherche à modeler”.
"Heureusement aujourd'hui encore, il existe des femmes qui ne sont pas aveuglées par la perception que la société porte sur elles. Personnellement, je trouve que les filles naturelles sont bien plus jolies. D’ailleurs ce sont ces 'imperfections' qui les rendent uniques et j’aimerais voir plus de diversité dans nos médias pour réconcilier les plus jeunes avec leurs physiques”, affirme Anas, 27 ans, à la MAP.
Plusieurs marques internationales de cosmétiques et d’habillement s’élèvent de plus en plus contre les critères de beauté édictés par la société de consommation, à travers des spots publicitaires qui rendent hommage à toutes les femmes quelles que soit leurs ethnies ou leurs silhouettes.
"Parce que non, toutes les femmes ne sont pas des mannequins de Victoria Secret, la femme c’est tout d’abord sa personnalité, ses petits et grands accomplissements et avant tout le pilier de la société", déclare à la MAP, Imane, 32 ans.
In fine, les femmes ne devraient même pas avoir à mener de combats contre ces normes de beautés absurdes et surtout irréalistes, mais malheureusement données comme péremptoires. La beauté à tout prix est aliénante et à long terme malsaine.