Coronavirus oblige, la coopération entre les deux pays s’est accommodée du contexte pandémique sans, pour autant, y laisser des plumes. L'axe Rabat-Abidjan a ainsi, durant l'année courante, honoré la tradition de concertation et de solidarité à toute épreuve qui fait sa singularité.
Alors que le coronavirus, Covid-19 de son nom scientifique, gagnait du terrain en Afrique, fauchant aveuglément des âmes ça et là, SM le Roi Mohammed VI a eu un entretien téléphonique avec le président ivoirien, Alassane Ouattara, axé sur l’évolution alarmante de la pandémie.
Au cours de cet entretien, le Souverain a proposé le lancement d’une initiative de chefs d’Etat africains visant à établir un cadre opérationnel afin d’accompagner les pays africains dans leurs différentes phases de gestion de la pandémie.
Donnant aussitôt corps à cette initiative pragmatique et orientée vers l’action, SM le Roi a donné Ses Hautes instructions pour l’acheminement d’aides médicales consistantes à plusieurs Etats africains. La Côte d'Ivoire en faisait naturellement partie.
Les équipements et produits composant l’aide marocaine ont été réceptionnés, à leur arrivée à l’aéroport d’Abidjan, par le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Ally Coulibaly et son homologue de la Santé et de l’Hygiène publique, Eugène Aka Aouél qui, tous deux, ont loué une "incarnation" limpide de l’esprit de solidarité qui a toujours uni les deux pays.
S’inspirant de la vision Royale pour la solidarité inter-africaine en général et entre les deux pays à titre particulier, les opérateurs marocains opérant en terre ivoirienne ont adhéré volontiers à cet élan d’entraide.
Donnant le ton, Atlantic Business International (ABI), filiale subsaharienne du Groupe marocain Banque Centrale Populaire (BCP), a alloué, début avril, 200 millions de Fcfa, soit près de 305 milles euros, au Fonds de solidarité Covid-19 de Côte d'Ivoire.
D'ailleurs, cette contribution fait partie d'une enveloppe globale de 750 millions de FCFA (environ 1,2 millions d'euros), consacrée à la lutte contre le Coronavirus dans les pays de présence du groupe marocain en zone UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) et en République de Guinée. Tout un symbole !
De son côté, la Chambre de commerce et d'industrie marocaine en Côte d'Ivoire avait remis récemment des packs de denrées alimentaires à 2.000 familles pour les soutenir en ces circonstances très peu clémentes du coronavirus.
Selon la ministre ivoirienne de la Solidarité, Mariatou Koné, qui avait assisté à la cérémonie, de tels gestes traduisent la "vitalité" et la "constance" des excellentes relations liant le Maroc et la Côte d'Ivoire.
D'une valeur d’environ 30 mille euros, ce don qui entend venir en aide à 2.000 familles en situation de précarité économique, est mû par les valeurs de solidarité agissante très chères au Maroc et à la Côte d'Ivoire, avait dit le président de la Chambre, Saâd El Hamzaoui.
Antérieurement, la Chambre de commerce marocaine s’était jointe à l'Association des Marocains résidents en Côte d'Ivoire (AMARECI) pour remettre des dons en vivres et en numéraire à une soixantaine de familles ivoiriennes, éprouvant des difficultés consécutives à la pandémie.
Peu avant, une autre Association marocaine active en Côte d’Ivoire était passé à l’acte. L’Assemblée du Conseil des Marocains Résidents en Côte d'Ivoire (ACMRCI) avait remis, elle aussi, des aides financières et en vivres à 104 familles marocaines et ivoiriennes.
C’était la deuxième initiative du genre que cette association initie après une première opération ayant profité, début avril dernier, à une cinquantaine de familles maroco-ivoiriennes.
A tout cela s’ajoutent un tas d’initiatives individuelles d’entrepreneurs marocains, dont celle d’une entreprise opérant dans la confection qui avait fait don d'un lot d'environ 30.000 kits médicaux au profit du ministère ivoirien de la santé et de l'hygiène publique.
C’est dire, au bout du compte, toute la profondeur des attaches maroco-ivoiriennes sur le plan officiel mais aussi citoyen. La constance de ces liens n'a point été émoussée par ces temps où le "paradigme de l’intérêt" prend le dessus et où les Etats se murent dans leurs propres intérêts, au mépris des slogans de solidarité scandés avec apparat en temps normal.